Soutenance de thèse de Maryline Mei, le 30 novembre 2018

Soutenance de thèse de Maryline Mei, le 30 novembre 2018

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Les ressources numériques comme support aux fonctions d’étayage de l’élève tuteur.

Cas d’un dispositif en sciences à l’école élémentaire

Soutenance le vendredi 30 novembre 2018 à 09h30 (Salle de thèse)

Jury :

  • AILINCAI Rodica, Rapporteure – Professeur, Université de la Polynésie française
  • BAKER Michael, Examinateur – Directeur de recherche, CNRS Telecom ParisTech
  • BERNARD François-Xavier, Codirecteur – Maître de conférences HDR, Université Paris Descartes
  • BEZIAT, Jacques, Rapporteur – Professeur, Université de Caen
  • JHEAN-LAROSE Sandra, Directrice – Professeure, Université d’Orléans

Résumé :

La thèse s’intéresse aux bénéfices que l’usage des ressources numériques disponibles à l’école primaire est susceptible d’apporter aux situations de tutorat, pratiqué entre élèves de CP et de CE1. Elle requestionne la pertinence de confier à de jeunes enfants le rôle de tuteurs, dans la mesure où les fonctionnalités des environnements numériques permettraient d’alléger les fonctions d’étayage de ces derniers pour qu’ils gagnent en aisance dans leur mission. A la lumière des recherches déjà menées sur le tutorat entre pairs et l’utilisation du numérique à l’école élémentaire, notre recherche se propose d’examiner si les spécificités des environnements numériques peuvent favoriser, chez les jeunes tuteurs, l’émergence de deux composantes d’une situation de tutorat reconnus comme bénéfiques aux deux partenaires : la « congruence cognitive » et « l’effet-tuteur ».

Notre protocole s’inscrit dans le cadre du programme scolaire (2015) du Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche: utiliser les outils numériques, encourager les conduites d’entraide. Les connaissances à travailler relèvent de la compréhension de phénomènes scientifiques simples (la matière/les états de l’eau). Le protocole s’articule autour d’un pré-test, d’une phase expérimentale (séance de correction puis séance d’entraînement) et de deux post-tests. Le post-test 1 propose de réinvestir les connaissances entraînées au cours de la phase expérimentale. Le post-test 2 est identique au pré-test. Ces tests sont proposés à des élèves de CP et CE1 travaillant soit en situation de tutorat, soit en binôme sans rôle attribué, soit individuellement. Au sein de chaque groupe, une distinction est faite selon que les élèves de CP utilisent un livret papier ou un ordinateur portable. Notre objectif est davantage de mettre l’environnement numérique au service de la relation tutorale que de l’apprentissage lui-même.

Une première analyse, quantitative, compare les résultats des tests de chaque groupe en distinguant d’une part le niveau des élèves et d’autre part le support utilisé. Elle vise à vérifier si le recours à un nouvel environnement permet aux deux partenaires de la dyade tutorale numérique de progresser de façon significative, non seulement par rapport aux élèves des autres groupes, mais aussi – et surtout – par rapport à leurs homologues ayant travaillé sur un livret papier. Sans distinction des formes de travail, nos résultats indiquent une progression des scores de tous les groupes aux deux post-tests mais la seule utilisation d’un support différent (papier ou ordinateur) n’influence pas la réussite des élèves. Sur la mise en correspondance entre formes et supports de travail, nous constatons que, même dans un dispositif pédagogique ad hoc, le support numérique ne permet pas aux tutorés et aux tuteurs de mieux réussir leurs tests que leurs pairs utilisant le support papier. La progression du tutoré et l’« effet-tuteur » attendus dans ce contexte ne sont donc pas observés.

Une seconde analyse, qualitative, s’intéresse à la teneur des échanges entre les tuteurs et leur tutoré, selon qu’ils interagissent en travaillant sur un livret papier ou sur un ordinateur. L’observation porte sur les aspects verbaux et non verbaux, en vue de rendre compte de la congruence cognitive du tuteur. Le logiciel Elan a permis l’annotation des échanges filmés. Une analyse globale montre que la congruence, si elle est observable chez le tuteur, n’est, en revanche, pas un indicateur pertinent pour gager de la réussite du tutoré. Par contre, une analyse plus fine met en évidence un lien entre la perception par le tuteur de sa fonction et la réussite de son tutoré.

Mots clés :

Tutorat, interactions entre pairs, ressources numériques, étayage, effet-tuteur, congruence cognitive, école primaire.

 

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