Sophie Gobert
Sophie Gobert
5 janvier 0800 Aucun commentaire sur Sophie Gobert
Extrait d’une œuvre de Felice Varini, 2013, Nantes. Photographie Sophie Gobert
Chercheure en didactique des mathématiques,
maître de conférences en sciences de l’éducation et de la formation (CNU 70),
docteure en didactique des mathématiques (CNU 26),
licenciée en études théâtrales,
agrégée de mathématiques.
sophie.gobert@u-paris.fr
“Nous ne délions le faisceau que pour gagner la liberté de le reformer de façon plus consciente, plus étroite et plus idoine.” Ferdinand Gonseth
Trois axes de recherches
L’œuvre de François Conne, didacticien des mathématiques : contribution à une épistémologie de la didactique des mathématiques.
Ostension didactique et secondarisation dans les processus de dévolution et institutionnalisation, une approche sémiotique et langagière.
Le rôle de l’imagination et de l’expérience esthétique dans l’initiation aux mathématiques des très jeunes enfants (0-6ans)
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Descriptif des axes de recherches
L’œuvre de François Conne, didacticien des mathématiques : contribution à une épistémologie de la didactique des mathématiques.
Contemporain de l’émergence de la didactique des mathématiques comme champ de recherche dans les années 70 au XXe siècle, François Conne a construit sur plus de cinquante années une pensée originale et singulière des phénomènes de transposition de savoirs mathématiques dans et hors l’école, avec une problématisation des interactions de connaissances articulée sur une charnière à trois pôles : imagination, expérience, savoir et connaissance. Tout au long de sa carrière il mène un travail de théoricien critique et pragmatiste, ancré dans des investigations menées tout autant dans l’enseignement ordinaire, que spécialisé et dans des contextes hors institutions. Grand lecteur et commentateur des théories contemporaines à ses travaux, la théorie des situations didactiques développée par Guy Brousseau (et ses équipes), la théorie de la transposition didactique développée par Yves Chevallard (et ses équipes), la théorie des champs conceptuels développée par Gérard Vergnaud (et ses équipes), il ne cesse dans ses écrits (publics et privés) de mettre en discussion et en résonance les cadres théoriques en construction, ceux de ses contemporains comme le sien. Son œuvre permet un accès à la construction historique et épistémologique de la didactique des mathématiques francophone. Le corpus construit est actuellement constitué de ses écrits, publiés et inédits, sur la période de 1978-2021.
- Élaboration avec le chercheur du catalogue raisonné 1978-2021 (textes parus, textes inédits, carnets de laboratoire, notes de laboratoire, notes de cours).
- Édition de textes inédits et de carnets de laboratoires : Sur le fil de nos expériences et Notes sur la narration. Actuellement un troisième carnet est en cours de relecture, assemblage et édition avec le titre provisoire “Savoir Ignorer”.
- Études sur la narration comme instrument de recherche, dans le groupe Ddmes (didactique des mathématiques dans l’enseignement spécialisé), piloté par François Conne et Jean-Michel Favre. Voir mes articles Merci pour la fondue! (2018) et Temporalités didactiques (2019).
Accès au catalogue raisonné 1978-2021
Accès au descriptif du corpus (rapport d’activités de Sophie Gobert octobre 2021)
Ostension didactique et secondarisation dans les processus de dévolution et institutionnalisation, une approche sémiotique et langagière.
“[…] l’ostension didactique, considérée comme un procédé de production de signes d’un objet de savoir en jeu dans une situation didactique, est elle-même signe d’un objet de savoir dans le processus de transposition didactique.” […] “[les] trois modes de relation [icône, indice, symbole au sens de Peirce] du signe à son objet permettent de caractériser l’ostension didactique comme une ostension dont les indices, et les icônes sur lesquelles ils s’appuient, maintiennent le renvoi symbolique à l’objet de savoir, c’est à dire préservent leur rôle de signes symboliques.” (Gobert 2012 p.336 [les crochets sont de N. Balacheff, citation dans “Pour un dictionnaire de didactique des mathématiques”])
Dans l’article duquel est extraite cette citation Conception sémiotique de l’ostension didactique (2012), j’annonçais un second article où l’étude des processus de dévolution et institutionnalisation serait liée à celle de l’ostension didactique. Le travail est toujours en maturation, d’autant qu’il nécessite d’articuler le propos avec la problématique abordée dans l’article Déplacements dans le processus de secondarisation (2014) et celle relative aux ostensifs exposée dans Conditions a priori sur les ostensifs du milieu pour faire signe d’un objet de savoir 2010). Le cadre des interactions de connaissances et investissements de savoirs, outillé par la sémiotique peircienne, développée par François Conne constitue le cadre problématologique de cet axe de recherche.
Le rôle de l’imagination et de l’expérience esthétique dans l’initiation aux mathématiques des très jeunes enfants (0-6ans)
Il s’agit de reprendre et poursuivre la réflexion sur les processus de transposition de savoirs mentionnés dans l’axe précédant, avec une ouverture aux usages des mathématiques dans les sphères culturelles et sociétales. J’ai choisi un terrain d’exploration qui se lie aux différentes dimensions des problématiques d’initiation, apprentissage, interactions, dans des contextes variés : il s’agit des livres de littérature jeunesse, parus en France au xxe et xxie siècles, se liant aux nombres avec l’intention implicite ou explicite d’initier leurs lecteurs à quelques savoirs, pratiques ou mystères jalonnant l’univers des entiers naturels. L’approche sémiotique et didactique amène à regarder (écouter) les nombres comme relations dans les jeux sémiotiques déployées par les auteur.e.s et illustrateur.e.s, considérant alors les usages sur un même plan : Langages, Graphismes, Quantifications, Mesurages, Numérotations, ainsi que les formes de narration : récit, exposition, récimagier. Les récents travaux aboutissent à considérer les formes de narration et les usages des nombres comme des nécessités dans la problématisation du rôle de l’imagination dans les processus d’initiation et d’apprentissage.
Différentes productions jalonnent la construction de la problématique et les productions de recherche concernant cet axe depuis l’écriture du projet NØmbrez Jeunesse ! initié en 2019 :
- Accès à : Article dans la revue Strenae, “Nombres et littérature jeunesse : formes de narration et usages des nombres”, S. Gobert, 2021.
- Accès à : Base de données liée à l’article dans Strenae, qui en constitue la méthodologie de construction, la légende, et fournit des perspectives d’utilisation pour la recherche en SHS. Les filtres de la première ligne dans la base sont actifs, ils permettent d’effectuer des sélections et de construire des corpus.
- Accès à : Communication “Et si on inventait des nombres ? Jeux de signes dans un album en littérature jeunesse”, mai 2021, communication, 20 minutes, avec lecture par la conteuse et chanteuse Lucie Jean du texte Et si on inventait des nombres ? de Gianni Rodari et Alessandro Sanna, l’école des Loisirs 2007.
- Accès à : Présentation du projet Nombrez Jeunesse !, avril 2020.
- Accès à : Film de recherche “L’univers des nombres en littérature jeunesse”, 2019, esquisse, point d’étape dans la recherche.