Séminaire du laboratoire EDA
Séminaire du laboratoire EDA
17 septembre 2015 Commentaires fermés sur Séminaire du laboratoire EDASéminaire EDA
Jeudi 17 septembre 2015
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Le séminaire EDA du jeudi 17 septembre 2015 accueille deux enseignants-chercheurs en didactique des mathématiques :
Lucie DeBlois, Université Laval, Faculté des sciences de l’éducation
Jérôme Proulx, Université du Québec à Montréal, Département de mathématiques
Leurs conférences s’appuient sur des exemples en mathématiques, mais traitent de questions didactiques plus générales qui sont indirectement liées :
– celle de la relation entre “faire” et “apprendre” (Jérôme Proulx) ;
– celle de l’enseignement à ceux qui ne “font” pas (Lucie DeBlois).
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Informations pratiques
Date : Jeudi 17 septembre
Horaire : 14h00 à 17 h00
Lieu : Salle des thèses (45 rue des Saints-Pères, Bâtiment Jacob, 5e étage)
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Présentation de l’intervention de Jérôme Proulx
Au-delà des apprentissages et des connaissances en mathématiques :
Analyses par le faire|mathématique et la théorie de l’observateur
Les notions d’apprentissage et de connaissances ont des places considérables et privilégiées au cœur de toutes les questions d’éducation et d’enseignement, et la didactique des mathématiques n’y fait pas exception par ses objets d’étude. Toutefois, lorsqu’on tente de définir ces notions ou lorsqu’on tente de leur donner un sens qui dépasse le sens commun, de nombreux problèmes se posent avec ces notions : autant au niveau scientifique, éthique, qu’éducatif. Les travaux menés au sein de notre laboratoire, par les professeurs et les étudiants, amènent à questionner l’importance accordée aux notions d’apprentissages et de connaissances en mathématiques et tentent de les substituer par une vision qui veut rendre justice à l’activité mathématique elle-même qui se déploie chez celui qui fait les mathématiques, qui les « connaît » et qui les « apprend ». Dans cette présentation, je proposerai des éléments de cette perspective, que nous avons appelée le faire|mathématique, et qui est ancrée dans la théorie épistémologique de l’observateur de H.Maturana. J’insisterai aussi sur l’importance de l’utilisation de la barre de Sheffer dans cette appellation, qui veut souligner la nature créatrice-mathématique du faire et la nature constitutive-faire des mathématiques ; chacun interagissant avec l’autre dans l’activité mathématique. En plus d’offrir une conceptualisation différente de l’activité mathématique, qui peut dès lors questionner les enjeux d’éducation et d’enseignement, cette entrée sur le faire|mathématique fait entrevoir une approche différente au niveau scientifique sur l’analyse des données en recherche.
Présentation de l’intervention de Lucie DeBlois
Comment enseigner aux élèves qui évitent de faire des mathématiques ?
Analyses didactiques
Nous avons voulu comprendre le phénomène des difficultés comportementales lorsque les élèves du primaire font des mathématiques en classe. Nous avons posé comme hypothèse qu’une conception instrumentale des mathématiques (Charlot, 2015; DeBlois, 2008) pouvait alimenter la création de règles et d’habitudes et susciter des réactions d’évitement de la tâche et, éventuellement des difficultés comportementales. Nous avons réalisé 45 médiations auprès d’élèves de 6 à 12 ans au moment où ils évitent une tâche en mathématique dans la classe (DeBlois, 2015; DeBlois et Larivière, 2012, 2013; Giguère-Duchesnes et DeBlois, 2012). Notre présentation vise à exposer des exemples faisant intervenir la résolution de problèmes, la numération, les fractions, les statistiques, entre autres, pour identifier les relations entre les réactions d’évitement observées et les routines de la classe, les caractéristiques des tâches et les règles ou les habitudes développées par les élèves rencontrés. Nos analyses tendent à montrer qu’en intervenant sur les tâches, plutôt que sur le comportement, nous pourrions intervenir sur les aspects cognitifs à partir duquel les comportements inappropriés surgissent.
Références
CAILLOT M. (2014). Les rapports aux savoirs des élèves et des enseignants. In M.C. Bernard, A. Savard & C. Beaucher (dir.), Rapports aux savoirs : clé pour analyser les épistémologies enseignantes et les pratiques de classe. En ligne : http://lel.crires.ulaval.ca/public/le_rapport_aux_savoirs.pdf
DEBLOIS, L. (2008). Un autre joueur dans la classe de mathématique : le contrat didactique. In L’élève en grande difficulté : Contextes d’interventions favorables. Myre Bisaillon J., Rousseau N. (Eds.). Québec: Presses de l’Université du Québec. Collection Éducation et Recherche. 193-211.
DEBLOIS, L. (2010). Peut-on lire les troubles de comportement autrement? Bulletin du CRIRES. Nouvelles CSQ. 21-24. En ligne : http://crires.ulaval.ca/sites/crires/files/roles/membre-crires/no_23_2010.pdf
DEBLOIS, L. &LARIVIÈRE, A. (2013). Une analyse du contrat didactique pour interpréter les comportements des élèves au primaire. Colloque Espace Mathématique Francophone 2012. En ligne : http://www.emf2012.unige.ch/
DEBLOIS, L. (2014). Le rapport aux savoirs pour établir des relations entre troubles de comportements et difficultés d’apprentissage en mathématiques. Dans Le rapport aux savoirs: Une clé pour analyser les épistémologies enseignantes et les pratiques de la classe. Cordonné par Marie-Claude Bernard, Annie Savard, Chantale Beaucher. En ligne: http://lel.crires.ulaval.ca/public/le_rapport_aux_savoirs.pdf
GARCION-VAUTOR, L., (2003). L’entrée dans l’étude à l’école maternelle le rôle des rituels du matin. Ethnologie française 33, 141-148.
GIGUÈRE-DUCHESNE Amélie (2013). Une recension des règles et des habitudes des élèves du deuxième cycle du primaire en mathématiques pour favoriser la réussite scolaire. Mémoire de maîtrise. Université Laval. [ressource électronique] / http://ariane2.bibl.ulaval.ca/ariane/?wicket:interface=:3